De l’œil à l’oreille, une interaction : rétrospective du duo Eid&Béranger

Dans le cadre de la 4e Semaine de l’Amérique latine et des Caraïbes,
L’ambassade du Brésil a l’honneur de vous inviter à la présentation de

De l’œil à l’oreille, une interaction
rétrospective du duo Eid&Béranger

vidéo, Celia Eid
musique, Sébastien Béranger
improvisation/interaction/diffusion, Sébastien Béranger
piano, Nina Maghsoodloo

le mardi 6 juin 2017 à 18h
Salle Villa-Lobos
Ambassade du Brésil
34 cours Albert Ier
75008 Paris

RSVP : geo@bresil.org
activité sur invitation, dans la limite des places disponibles
une pièce d’identité pourra être exigée à l’entrée

 

 

Sébastien Béranger – Improvisations
performance audiovisuelle

musique, programmation :  Sébastien Béranger
animations : Celia Eid
captation vidéo : Marie-France Chengere
© Eid&Béranger 2017

 

 

Programme :

  • Prologue interactif
  • Gymel
  • Improvisation #1 (électronique, Sébastien Béranger)
  • Erase
  • Improvisation #2 (électronique, Sébastien Béranger)
  • Dislocations (piano, Nina Maghsoodloo)

 

Le duo formé par Celia Eid & Sébastien Béranger s’appuie sur l’équilibre fragile entre l’œil et l’oreille. Dans un monde où l’image est prédominante, le son tient une place primordiale. La transversalité est essentielle. La relation entre le geste pictural et le geste musical, le rapport entre la matière, le travail de la main et les techniques numériques sont au cœur de leur démarche. Comme dans la musique de chambre, Celia Eid & Sébastien Béranger forment un duo, c’est-à-dire un instrument singulier où toutes les composantes proposent un objet unique.

Cette soirée rétrospective présente dix ans de travaux communs. A travers trois pièces ponctuées d’improvisations libres, le duo propose les spécificités et les lignes directrices de son travail.
Gymel est la première œuvre de ce programme. C’est un paradoxe ! Les images ont été réalisées a posteriori. Initialement composée en 2003 pour l’ensemble Aleph, la pièce de Sébastien Béranger a été « dessinée » par Celia Eid en s’appuyant sur son enregistrement. Un gymel désignait au Moyen-Âge une pièce polyphonique à deux voix, premières ébauches d’une harmonie embryonnaire, ou la dualité tend peu à peu vers la couleur. L’idée première de Gymel était de jouer sur les parallélismes entre les différents instruments, puis de transposer cette idée au sein même des parties instrumentales, multipliant ainsi les tâches de couleurs, dans une mutation constante. Ces mutations et parallélismes ont été repris par Celia Eid et développés avec une virtuosité et un sens de la matière singulier, donnant à la pièce une dimension toute autre grâce à la poésie des images.
Erase (2015) est une métaphore du fonctionnement de notre cerveau, de notre relation à la mémoire, à l’oubli et au souvenir, ce couple inséparable et complémentaire, à tous ces nouveaux instants qui se construisent, s’effacent et dirigent notre vie. Le souvenir rend l’oubli nécessaire… Et temps sculpte notre mémoire. Visuellement, Erase s’appuie sur une technique usuelle d’animation qui consiste à gérer chaque nouvelle image en effaçant certains éléments de l’image précédente, puis en y rajoutant quelques nouveautés… La musique se base sur cette même idée de l’oubli, de l’effacement, de la gomme et du filtrage. Dans un espace sonore et visuel très riche et saturé, de larges bandes de fréquences sont arrachées, laissant parfois un sentiment de vide et d’espace en creux.
La dernière pièce du programme – Dislocations – a été conçue en 2009. Elle travaille à plein sur les croisements historiques, esthétiques et techniques. C’est la première pièce où les artistes ont écrit de manière simultanée, confrontant leurs habitudes et leurs attentes, la création plastique et le spectacle vivant. Dans Dislocations, deux univers se rencontrent : l’univers acoustique et mécanique du piano et l’univers numérique de la vidéo et de l’électroacoustique. C’est une pièce de contraste. Entre complexité technologique et simplicité des gestes ludiques de l’être humain, le pianiste est la clé de l’interaction, mais il n’en a pas la maîtrise.